Ground Guitares, (Samourai Sonore), (Paula Cardiffs),
Batterie, (Elegant Shaper),
Echantillonnage, (Fonn Krager)
http://www.myspace.com/groundproject
TEASER
2012>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
Formé en
1993 par trois étudiants en architecture, Pascal Riffaud,
Romain Rousseau puis Stéphane Lagré, Ground se présente sous la forme d’un power-trio
guitares-batterie. Nourri au «guitarorisme»
de Sonic Youth, Glenn Branca, My bloody valentine et de
Rhys Chattam, au Rock
caverneux de Suicide, aux rythmes tribaux de Can, Ground
se présente comme un groupe «noise», «post-punk». Sonique et à la couleur âpre,
leur musique se construit autour de protocoles arbitraires qui n'ont pour
finalité que leur propre confrontation critique: un larsen dialectique. Depuis
près de vingt ans, ils traversent le déserts du son en prenant grand soin
d’effacer les traces qu’ils laissent sur leur passage. Refusant par conviction
aussi bien que par fainéantise le système des « labels », ils laissent ça et là
quelques K7, CDR ou vinyles autoproduits dans la digne lignée du punk. En 2009,
après un voyage d’étude vers l’électro-punk atonale-minimaliste, Ground
retourne à ses bases. Le champ expérimental doit clairement rester Rock. Entre
amour et Haine, les Ground convoquent ensemble la
continuité du Rock et sa destruction cherchant un lieu qu’ils ne souhaitent pas
trouver. Ground n’a pas de future. Ground est postmoderne et s’élabore autour de débris
culturels hasardeux. Tantôt musique improvisée, rock sonique hanté de « no wave », leur son flirte avec la crasse du Bayou ou la
sécheresse du lac Monolake. Mais pourquoi Ground est-il encore vivant ? Certainement parce qu’il
s’agit là d’un projet plus que d’un groupe : une espèce de cercle littéraire
d’un nouveau genre où l’on parle peu et où se développe une pratique toujours «
anti » sans être « contre » : un livre lu dans le
désordre, une attitude.
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GROUND : Trio expérimental et atypique formé de Romain
Rousseau et Pascal Riffaud aux guitares, Stéphane Lagré à la batterie,dont la musique est basée sur le son et
la syncope des rythmes. Ils firent avec cette formule la première partie des
TRUMAN’S WATER (USA) aux « Tontons Flingueurs » de Rennes. Par la
suite, Frank Gerno, accompagné d’un arsenal de boites
à rythmes, d’électronique et de samples, remplacera
stéphane.
« La fabuleuse histoire du rock nantais de 1960 à nos
jours p207 »
GROUND : Groupe de musiques expérimentales issu de
l’Ecole d’Architecture de Nantes
« La fabuleuse histoire du rock nantais de 1960 à nos
jours p316»
GROUND : la
véritable histoire de Ground par ses acteurs même
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EPOQUE 01
1993/1994:Ground est
créé en 1993: il s'agit d'abord de la rencontre musicale de Romain Rousseau et
de Pascal Riffaud. Ils font l'expérience sensorielle
d'une exploration particulière et libre de la matière sonore lors d’une fête de
la musique durant laquelle leur sera jeté du riz par des habitants excédés –
une manière de célébrer une union. Tous deux répètent bientôt dans les locaux
de Trempolino à Nantes ; pas forcément dans
l'optique de faire des morceaux, mais plutôt sous la forme de petites
performances à usage privé qu'ils filment en caméra fixe. C'est la matière
sonore qui les intéresse, vécue comme la constitution d'un block préalable dans
lequel on sculpte.
À l'occasion du visionnage d'une de ces vidéos dans un
laboratoire de l'école d'architecture de Nantes une nouvelle rencontre se noue
avec Stéphane Lagré, batteur, qui apportera un
soutien rythmique à la formation tout en complétant un dispositif créatif qui
n'aura de cesse de chercher à échapper à la composition pour explorer des
agencements de plus en plus incertains. Tous trois ont déjà participés à des
formations musicales d'inspiration rock au schéma conventionnel _ il s'agit
maintenant de désapprendre pour explorer de nouvelles voies.
Texte fondateur Romain Rousseau - situation antérieure à
l’expression radicale des machines abstraites (cf. EPOQUE 02-1996/1997) tout en
en étant déjà l’usage 1994, publié dans une plaquette diffusée avec la K7
GROUND par moreXorganiZactions dans le magasin de
disques Takoma, rue Scribe, Nantes.
"Les règles ne peuvent
agir comme des limites, seuls les points de repères comptent. Les points
identifiables ne peuvent que présager d’un territoire de contact. Les zones de
frottements, les plages de contamination, constituent l’ossature de ce que
devrait être le son. Le sol est le résultat de la superposition des strates
mises en oeuvre. Ici, chaque ligne sonore peut être réduite à l’état
d’indépendance, mais toutes tentent de coller au territoire à explorer."
"Réussir à séparer
chaque rythme, à excaver chaque son, chaque matière, C’est visualiser les
directions des lignes de fuite et en ce sens déterminer des points de repères,
les références indispensables au voyage vers le son que nous ne connaissons pas
encore."
"La seule règle reste
donc celle de désapprendre. Chacun des accords que nous pouvons connaître doit
être atrophié, mutilé, dilaté, chaque rythme que mon discman
m’a enseigné doit être érodé nerveusement. Le contretemps et le larsen ne sont
que des techniques qui doivent être écrêtées par une distorsion d’approche. Je
ne joue pas, j’écoute. La vibration de mes cordes n’est recevable que dans la
mesure où elle permet de se fondre dans une autre vibration. Ainsi, chaque
territoire de son est audible seul, mais n’est compréhensible qu’à partir du
moment où il s’effondre dans les autres pour former le véritable sol, là ou
nous nous tenons debout."
On devine la première piste explorée: les morceaux sont
comme des cartes d'exploration dont des points seuls sont connus. Le
cheminement d'un point à l'autre réserve sa part d'improvisation.
C'est sous cette formule que le groupe fait ses premiers
concerts dont l'un, dans les locaux de l'école d'architecture en mai 1994,
restera mémorable: le directeur, abasourdi devant notre prestation de clôture,
traitera les membres du groupe de "nihiliste punk" (peut être voyait
il en nous des adeptes hégéliens de la double négation). Le crétin leader d'une
formation punk du moment viendra dire que nous ne faisions pas de musique.
Des locaux de Trempolino, le
groupe passe à ceux d'ETR dans le premier semestre de
1994, 30 Boulevard de Chantenay, squatte créé à
l'origine par Stéphane lagré et Bruno Kretz en 1988. Plus tard, en septembre 1995, c'est au
Blockhaus DY 10, dont Stéphane Lagré et Pascal Riffaud sont deux des membres fondateurs, que la formation
élira domicile jusqu’en 2001. Après une pose, le groupe reprend du service dans
les locaux d’Oxymore (la déjà ancienne association dont Romain Rousseau et
Frank Gerno sont des membres fondateurs), place
François II, pour finalement revenir au blockhaus en Janvier 2006, où le
travail continue.
C’est dans l’asile d’ETR que
seront composés les premiers morceaux du ground de
cette époque.
GROUND est : Stéphane LAGRE batterie, Pascal RIFFAUD
guitare&voix, Romain Rousseau guitare&voix ; enregistré à ETR 30
Bd de Chantenay, Nantes ; son&mix Yvan LOIZEAU_NEWELL studio, étuis¬ice, moreXorganiZactions avec photocopies de photos prises par
Frank GERNO lors du concert de GROUND @ ETR en juin 1994. Concert de Ground ; actions, concert&performances sonores moreXorganiZactions, ETR, Blockhaus DY10 @ ETR alias le
« Torride » 30 Bd de Chantenay Nantes +GroundFilm «…de toute façon la meilleur défense c’est
l’attaque, et pour ça je fais confiance au patron… il est jeune, il a le sens
des affaires… » Boucle pellicule 16mm.
cliquer droit "Enregistrer
la cible sous..."
Ground 1994_01 - over load.mp3
Ground 1994_04 - intel
III.mp3
Ground 1994_05 - three ends.mp3
On peut lire dans cette
plaquette Un petit guide pour un laboratoire de survie sonore
"Si l’un ou l’autre de
vos proches est atteint(e) par une audition de type plage musicale officielle,
voire « harmoniquement correcte », si les accords semblent avoir
dépassé la date limite de validité, ou paraissent subventionnés, une attitude
de léthargie peut être symptomatique."
"Dans ce cas :
1) Pratiquer
la technique dite de « la chaise », coupez la radio contaminante puis
transportez la victime dans un espace sonic
proliférant."
2) En
cas de crise grave (cas d’écoute de radio nationale ou de festival
démagogiques), composer un brancard de fortune à l’aide de manches de guitares
sectionnés, pratiquez un levage synchronisé et éloignez le blessé dans un
espace où la propagande n’est pas immédiatement perceptible".
LE
DATA/GROUND 100% pure computer 63,7 Mo
Les premières répétitions de ground
dans les locaux de Trempolino sont enregistrées sur discman. Romain Rousseau s’en saisi très vite pour composer
sur ordinateur. Les samples étant tous de Ground, les compositions en deviennent vite une extension
rangée sous le label DATA/GROUND. Plus tardivement, en 97, avec la même matière
de 93, Stéphane en composera un. Le tout fut compilé sur un CD que la
technologie rendait accessible au public en 1997. Ces premiers MP3 sont connus
sous le label GROUND 1994. Ce CD à copier rassemble les morceaux déjà publiées
par moreXorganiZactions dans deux K7 (GROUND,
DATA/GROUND @ magasins Takoma en 1994 ;
Catalogue moreXorganiZactions _ ATTENTION véritable
mauvaise qualité de son) plus le bonus track de
stéphane.
DATA/GROUND est : Stéphane LAGRE batterie, Pascal
RIFFAUD guitare, fuzz&bruits, Romain Rousseau
guitare&voix ; DATAentry ETR 30 Bd de Chantenay, Nantes ; remontage Romain Rousseau,
étuis¬ice, moreXorganiZactions.
cliquer droit "Enregistrer
la cible sous..."
Ground 1994_07 - ten videos (data ground RR).mp3
Ground 1994_08 - sound as art - as idea - as violence
(data ground RR).mp3
Ground 1994_09 - human being (data ground RR).mp3
Ground 1994_10 - faster and faster (data ground
RR).mp3
Ground 1994_11 - wonder land (data ground RR).mp3
Ground 1994_12 - no tech no - (data ground RR).mp3
Ground 1994_13 - here is data0.10 (data ground SL).mp3
Ground 1994_14 - monochrome city - (data ground
RR).mp3
Texte Romain Rousseau - publié dans une plaquette
diffusée avec la K7 DATA/GROUND par moreXorganiZactions
dans le magasin de disques Takoma, rue Scribe, Nantes.
ATTENTION///pour bien comprendre ce texte il faut bien
voir que l’ordinateur grand public, le MAC en particulier, arrivent juste sur
le marché. Le coupé/collé se pratiquait jusque là en coupant et recollant des
bandes magnétiques, le traitement de l’image lui, dans sa forme propagandiste
de résistance, privilégiait encore la photocopie dont le nec plus ultras était
la photocopie laser couleur très cher en 1994.
"Tous les sons utilisés
dans cette K7 proviennent d’un enregistrement en 4 pistes live : les
parties de chaque instrument, stockées, sont ensuite injectées dans la mémoire
d’un ordinateur Macintosh de type LCII."
"Les plages musicales
sont séparées sur plusieurs pistes numériques pour ensuite ête
totalement remontées par la technique du coupé/collé. L’ajout d’effets comme l’emphazing, l’enveloppe filter, le
bend pitch ou le smooth
complète l’ensemble du traitement informatique des données."
"Il est bien évident que
tout le potentiel affectif contenu dans la matrice de l’enregistrement en
direct est complètement détruit par le remontage des différentes lignes
soniques. Toute la méthode d’improvisation et d’écoute de cette première phase
de travail se place alors en totale contradiction par rapport à l’idée de
pouvoir à tout moment recommencer les articulations informatiques."
"Découper, remonter,
associer, connecter, dés-articuler n‘importe quel son
ou n’importe quel rythme présente toutes les caractéristiques d’une rencontre
d’éléments au départ contradictoires. La mise à jour de ce type d’opposition et
leur écoute attentive permet de découvrir un nouveau niveau de sons associés
pouvant eux-mêmes entrer en conflit avec des plages sonores restées intactes
depuis le premier enregistrement live."
"L’apparition de
combinatoires inattendues ou la mise en avant de séquences sonores inaudibles
dans le jeu réel pose le problème de l’erreur comme acte créateur ou
re-créateur. Dans le cas du remontage d’une matière déjà existante, le choix de
séquences reste circonscrit dans une aléatoire non-négligeable,
c’est ainsi que les artefacts, les erreurs, les ratages peuvent dès lors se
placer en tant que structures essentielles des combinatoires à venir."
"Le chaos n’est pas ce
qui se trouve au-delà des limites de ce que l’on pourrait nommer le socialement
correct. Le chaos ne correspond pas à un manque d’ordre, il est d’un autre
ordre et implique de se positionner sur un autre plan de référence. Le son, le
rythme, le bruit, le souffle ne sont que des jalons patiemment inculqués et
qu’il faut désormais dés-apprendre pour tenter de
visualiser l’après chaos c'est-à-dire la construction de notre propre
pensée."
"L’outil est conçu dans
un but déterminé, il contient une fonction. Si cette fonction correspond à
l’objectivation d’un geste ou d’une méthode, elle contient également une
potentialité qui pourrait être définie comme sa fiction. Utiliser nos outils
(guitare, batterie, distorsion, fuzz, sampler,
dictaphone, 4 pistes, Macintosh, discman, etc.) en
considérant leur fiction plutôt que leur fonction c’est se permettre un pas
vers ce que l’on ne sait pas faire, et donc dépasser les règles de notre
éducation pour aller au-delà du chaos."
EPOQUE 02
1995/1998:Ground ne
répète plus mais s'entraîne
___09 1995 Ground ne fait plus
de morceaux mais pratique des « entraînements » : expression de
liens machinaux, improvisation spontanée sans thème (cf. manifeste de la poésie
de Ground). Sous cette forme radicale, Ground se produit en Concert @ Blockhaus DY10 5bis Bd Léon
Bureau le 18 07 1996 _ la prestation ouvre le rituel des sets musicaux de 30
minutes qui auront lieu par la suite régulièrement au Blockhaus DY10.
Succession d’émissions sonores, brutales ou subtiles, de 10 à 150 secondes. Le
morceau musical n'existe plus: sous cette forme d'inspiration plus ou moins
spontanéiste le groupe fera la première partie des TRUMAN’S WATER (USA) @
« Tontons Flingueurs » Av Grosmahlon à
Rennes 30 01 1998, organisé par Space Patrol.
ATTENTION///de nombreux enregistrements subsistent de
cette époque mais aucun n’a encore été numérisé… Un exemplaire public existe
pourtant dans les archives des diplômes de fin d’étude à l’école d’architecture
de Nantes (Stéphane Lagré « Machines Abstraites
et autopoésie/1997 » Diplôme de fin d’étude)
La poésie de Ground
"Avec la musique de
GROUND, nous touchons à la radicalité: comment échapper à la référence et
revenir à la poésie en ce qu’elle est pro-duction (il
se passe quelque chose), expression collective d’émotions particulières au
confluent de trois singularités affectives et non pas l’expression unitaire
d’une intention première aliénant nos trois désirs. "
"Le musicien ne
s’interdit pas la référence qui peut être saisie comme matière, extraction d’un
motif esthétique, et non pas élément codé et structurant (langage) : le seul
élément directionnel reste le rythme mais ils se voit altéré à peine proposé
par les deux autres, ne pouvant plus ainsi prétendre à une autonomie de sens.
La « règle du jeu », que l’on
définit comme l’improvisation sans thème de situations sonores, interdit toute
répétitions. La matière brut étant un leurre nous nous entraînons: chaque «
entraînement » est la recherche d’un métamodéle qui
constituerait une forme d’organisation non formelle de la production musicale
collective.
Nous ne constituons jamais de
morceaux musicaux (discours) mais accomplissons des performances musicales
segmentaires. Chaque segment est la tentative de l’effondrement d’éléments
sonores encore pétris de références, auxquels chaque musicien confère encore
une autonomie, dans un continuum sonore évolutionnaire autoproduisant
ses propres références dans les dimensions de l’instant, de l’événement - cette
musique est une machine autopoïétique. "
SEGMENT Romain Rousseau - guitariste ayant un penchant
certain pour le soutien rythmique. Dans la somme d’interactions que représente
un segment sonore, un jeu s’instaure de construction et de déconstruction
rythmique avec la partie rythmique assurée par la batterie. On observera
l’usage de deux guitares, l’une privilégiée pour sa capacité de percussion,
l’autre pour entrer de préférence dans la matière.
SEGMENT Pascal Riffaud -
guitariste quasi spécifiquement porté sur la matière sonore comme substrat de
toute construction. Quand ses partenaires assurent une présence sonore
conséquente, son jeu tend à n’être plus que des traits mélodiques référant à
des ambiances; voire de longues phrases nerveusement débitées avec un certain
détachement pour le devenir du segment sonore élaboré en commun.
SEGMENT Stéphane Lagré -
batteur assurant l’ossature des segments, passe son temps à tenter de
rassembler dans une forme globale consistante la matière mouvante induite par
le mode machinique dérivant que le collectif s’est
choisi pour sa production musicale. Possède un certain penchant pour le contre
courant comme principe fructueux de production quand l’agencement du moment
réfère trop à des composantes connotées stylistiquement.
MANIFESTE DE LA POESIE DE
GROUND
POIESIS
"La « règle du jeu » ne
peut être dévoilée sans mettre en péril la poésie de Ground;
la méprise pourrait être commise de la confondre avec un système qu’il
suffirait de suivre dans sa stricte application, ce qui insinuerait l’ambiguïté
qu’il y a quelque chose à comprendre alors que ce en quoi elle consiste est simplement
de rendre possible le « moment vécu ». Il nous faut dire de quoi il s’agit en
précisant ce que nous voulons atteindre. AVANT TOUT NOUS VOULONS SORTIR DE LA
LOGIQUE QU’IMPOSE LA « MUSIQUE REFERENTIELLE » ".
"Toute musique
référentielle - dont la condition de la bonne exécution est la compétence,
l’acquisition et le dépassement (transcender la règle) d’un certain savoir
musical (la référence) - Procède de l’interprétation. Elle prend pour principe
une certaine idée de la poésie: Simuler ( cela implique
la maîtrise d’une certaine technique et faire montre d’un certain talent ) une
situation, mettant en scène des affects, qu’elle tient pour terrain de
transfert des émotions d’un public qu’elle est censée stimuler. Comme Louis
Kahn, nous pouvons dire que « cette poésie n’est pas la bride lâchée à
l’émotion, mais une façon d’échapper à l’émotion. Ce n’est pas l’expression de
la personnalité, mais une façon d’échapper à la personnalité ». C’est l’abandon
de toute initiative créatrice qui renvoie le « vécu » au « consommable »
".
"A la poésie
interprétative (qui a pour vue de qualifier l’émotion) et figurative (qui se
donne des formes et des échelles de valeurs), nous opposerons un « machinisme
abstrait » qui se veut une écriture immédiate dans un agencement collectif de
désirs (non pas la volonté de réaliser leur synthèse mais celle de préserver
trois désirs entiers) et ce à même le réel? (l’évolution du matériaux sonore en
formation naissant de trois musiciens et leurs instruments, dans un contexte
précis, au fur et à mesure des propositions [ formelles] qui sont avancées sur
le mode de l’improvisation sans thème; une succession d’interactions
créatrices). C’est une « offrande sonore » exprimant des désirs - Notre musique
n’est pas une interprétation simulant l’émotion mais est belle et bien une
incarnation de l’émotion au moment même où elle est mise en jeu dans le
processus générateur, créatif/collectif/improvisé, de la matière sonore".
"Cette machine excède
toute mécanique (Elle ne nous réduit pas à des automates exécutant leur
programme) et n’est en rien une métaphore de la machine (def:
elle coupe effectivement des flux qu’elle capte pour en produire d’autres qui
seront captés, coupés etc...) ".
"Elle est abstraite mais
pas au sens entendu de l’abstraction, dont l’étymologie – Abstrahere,
tirer hors de - dit assez l’exil de soi,
la séparation d’avec la vie. Au contraire, cette machine s’effectue,
concrètement, à même le réel; elle n’est pas une image désincarnée de
l’expérience humaine mais l’expérience humaine en procès; elle est la
vie".
"Notre musique est comme
la création du monde à partir du chaos. Elle est un risque permanent, sans
cesse renouvelé, dont la matière première est la diversité des sensations
heureuses et malheureuses éprouvées durant un exercice; Faisant naître en nous
cette conscience expérimentale qui permet d’améliorer les unes et d’éviter les
autres par un procès empirique qui donne accès à une connaissance se déployant
directement dans le donné - mais ne constituant jamais une « technique » au
sens rationaliste de ce qui « rend prévisible » - mais plutôt au sens ou
l’entendaient les grecs, une techné. Notre musique
est une pro-duction en terme de laisser apparaître,
au sens du dévoilement, de la poiesis. Elle est
quelque chose de poétique ( ce par quoi nous entendons
intégrer ce qui échappe à toute rationalisation: Désir et Altérité) ".
"Dans cet esprit, nous
ne sommes que les véhicules de ce qui a toujours été. Nous ne sommes des «
créateurs » qu’au seul sens que rien ne peut réellement prendre corps (un corps
plein sans organe) qui n’existe déjà « potentiellement ». Tout est là. Nous nous voulons au plus près de l’expérience, du phénoménal,
du vécu. Nous ne répétons donc jamais du seul fait que nous n’exécutons ni
n’interprétons jamais. Mais nous nous entraînons, parce que ce que nous voulons
atteindre ne peut l’être qu’au seul biais de l'exercice renouvelé
régulièrement. Notre musique est une « sensibilité » qui ne peut qu’approcher
la spontanéité sans quoi - elle ne pourrait donc pas s’exprimer dans un système
de repérages convenus à l’avance et encore moins sur la base de réflexes conditionnés - elle serait dénaturée et quelque part «
émotion feinte », renvoyant au simulacre inhérent aux musiques référentielles
(cela n’interdit pas le recours individuel à la référence comme matière
propositionnelle) ".
"Dans « les spectateurs
» nous ne voyons donc pas un « publique convié au spectacle » mais des « êtres
vivants et sensibles » (on pense aux regardeurs de Duchamp) qui ne donneront
pas plus de sens au mot « spectacle » (il n’y a rien à comprendre) que l’on en
donne habituellement au spectacle de la vie et n’accorderons de « vécu » qu’à
ce qui se produit sous leurs yeux. (Suivant le seul principe d’authenticité de
ce que produit et est produit par l’émotion)".
Texte Lagré Stéphane, édité
notamment dans sa plaquette de diplôme « Machines Abstraites et autopoésie/1997 » et surtout une cartographie/affiche
de Ground, sur le mode du Cut-up,
affichée lors du concert de Ground au Blockhaus DY10
le 18 07 1996.
EPOQUE 03
1998/2001:Ground
s’élargi à 4 membres, Frank Gerno nous rejoint fin
1998… c’est la technologie, le sampler via un PC portable, qui fait tardivement
irruption dans une formation à la configuration rétro Guitares/batterie. Mais Ground reste d’abord lui-même et refuse l’usage du sample réduit à la figure, à l’illustration : les samples sont saisis à la volée dans le courant du jeu et la
matière, volée à l’instant, est immédiatement réinjecté dans le volume sonore
qui se met en abîme.
Sous cette nouvelle forme, ground
fait un premier concert le 27 03 1999 (S Lagré
batterie, R Rousseau guitare, P Riffaud guitare, F Gerno sampler PC) @ Oxymore Hangar 22. On remarquera
également une action à la « Chapelle de l’oratoire » à nantes lors du Vernissage de l’exposition
« architectures actuelles » (mise en place d’Oxymore)– Ambiance sonore assurée par le Data/Ground,
la matière sonore émanant du public est retraitée par 4 ordinateurs pour servir
de fond musical ( S Lagré/pc, R Rousseau/mac, P Riffaud/pc, F Gerno/mac)recyclage
de samples d’un discours et d’une foule.
ATTENTION///de nombreux enregistrements subsistent de
cette époque mais aucun n’a encore été numérisé…
Les 4 musiciens ne sont maintenant plus étudiants, tous
sont des architectes diplômés par le gouvernement.
Stéphane, las de persister dans une recherche dans
laquelle il ne se reconnaît plus, s’éloigne du groupe dans le courant de
l’année 2000. Sous sa nouvelle forme trio, Ground
poursuivra jusqu’à la fin 2001 : au début de l’été, la formation se
produira à l’occasion d’un Concert/performance @ Oxymore, place François II
Nantes. On signalera un passage à la radio sur JetFm.
Il n’y a plus de morceau, plus de forma limité pour l’improvisation _ Une
sélection de passages de l’enregistrement de la performance débouchera sur un
CD à copier connus sous le nom « ON DA FLOOR » en 2003 ;
cliquer droit "Enregistrer
la cible sous..."
Ground 2001_01 - On Da
Floor_Bifurcation.mp3
Ground 2001_02 - On Da
Floor_Classic.mp3
Ground 2001_03 - On Da
Floor_Exterior.mp3
Ground 2001_04 - On Da
Floor_Fanatic.mp3
Ground 2001_05 - On Da
Floor_Global.mp3
Ground 2001_06 - On Da
Floor_Goodness.mp3
Ground 2001_07 - On Da Floor_Graff Reinet 1.mp3
Ground 2001_08 - On Da Floor_Graff Reinet 2.mp3
Sur le même album mais pas encore disponibles :
09 GroundODF_Graff
Water.mp3
10 GroundODF_Gracias.mp3
11 GroundODF_Graiba.mp3
12 GroundODF_Gramont.mp3
13 GroundODF_Gran
Chaco.mp3
14 GroundODF_Gran
booring.mp3
15 GroundODF_Grand
Pre.mp3
16 GroundODF_Grands
lacs.mp3
EPOQUE 04
2004/2006:Ground
s’éclipse pendant deux années : Stéphane passe ce temps à Tokyo,
Japon ; Romain s’investi pleinement dans son agence d’architecture (BLR),
Pascal dans la sienne (Block), et Frank mène quant à lui son activité
d’architecte en indépendant. Après plus de deux années nippones, Stéphane se
décide à rentrer et sonne le rassemblement des troupes. Mais la philosophie a
changé : ground reste ground,
un son bien particulier, une manière d’aborder la structure des morceaux. Mais
il est temps de revenir au plaisir, à la simple énergie du rock. Retour au
morceau, mais répéter un concert n’est pas envisageable : des cycles de
répétition s’enchaînent débouchant sur deux concerts, le premier @ blockhaus
DY10, le second @ oxymore, une manière d’occuper le terrain depuis ses bases.
23 09 2005 Concert de Ground-Monheim_ERRATUM
@ Blockhaus DY10 5bis Bd Léon Bureau Nantes. 27 11 2005 Concert de Ground-Stencil-la Kuizine @
Oxymore 8 place François II 44200 Nantes.
Ce premier cycle donnera lieu à un enregistrement 4
pistes dont il existe un premier mix du à Romain
Rousseau. Tout est à reprendre depuis le début.
cliquer droit "Enregistrer
la cible sous..."
Ground 2005_Concert
Ground BlockHaus 230905.mp3
Ground 2005_Concert Ground Oxymore
271105.mp3
Ground 2006_03 - le resident.mp3
Ground 2006_04 - la pluie ne fait pas de claquette.mp3
Ground 2006_06 - neige tardive.mp3
Sur le même album mais disponibles dans une forme
inachevée :
Ground 2006 RR_01 dodekasonik.mp3
Ground 2006 RR_02 underblub.mp3
Ground 2006 RR_05 le president.mp3
Ground 2006 RR_09 piano forte.mp3
2007/2008:Ground développe
ce son quatuor et renouvelle sa playlist
dans la perspective de concerts comme
celui donné d’abord à l’Underground
(Hazel, Hohii, Rokone, Gveste, SwansTheBreack, Lizard, KillYou’Dog) puis au Lieu Unique dans une version enrichie (Hazel,LondonCollaps, Hohii, Rokone, Heidi, SwansTheBreack, Lizard, KillYou’Dog,
WolfLaMeute), deux concerts
donnés à l’aube de 2007.
DERNIERE PLAYLIST
CONNUE DE CETTE PERIODE
Ground 2007/2008 01 – HAZEL
Ground 2007/2008 02 –
Ground 2007/2008 03 – HOHII
Ground 2007/2008 04 – ROKONE
Ground 2007/2008 05 – HEIDI
Ground 2007/2008 06 – G.VESTE
Ground 2007/2008 07 – SAWNS
THE BREACK
Ground 2007/2008 08 – LIZARD
Ground 2007/2008 09 – WOLF LA
MEUTE
Ground 2007/2008 10 – KILL YOU
DOG
Courant 2008 le groupe répète de plus en plus souvent
dans sa forme Trio d’origine, enregistrant à l’occasion des morceaux pour la
plupart le fruit de l’improvisation.
GROUND
TRIO - occasionnel - 2008 (recollection
à faire)
Ground 05-12-2007 – TRAIN TRIO
« II ≠ >
Une pause pour moi, au moins jusqu'à la fin de l'année, pour le rock du soir.
Marre de l'ordinateur et de faire toujours la même chose.
Ecouté l'album de ground 1994 par hasard hier! Souhaite réentendre la même énergie demain!... »
frank negro
